LES LESIONS MUSCULAIRES
I/ Rappel anatomique :
Les structures conjonctives
jouent un grand rôle dans l’organisation anatomique du muscle.
Les aponévroses déterminent
les loges elles même elles sont constituées de faisceaux musculaires et qui
comportent de différents groupes de fibres musculaires.
La fibre élémentaire est la
myofibrille. Cette dernière est constituée d’actine et de myosine entourée par
le réticulum sarcoplasmique.
La vascularisation du muscle
comporte un système périphérique longitudinal et un autre transversal qui
pénètre dans le muscle. Un muscle dinnervé est un muscle paralysé donc dégénéré
et atrophié.
II/
Physiologie élémentaire du muscle :
On définie 4 types de
contractions selon leurs effets sur le muscle.
· Contraction
isométrique : elle n’induit pas de mouvement articulaire. Contraction isolée du
quadriceps contre résistance qu’il n’arrive pas à vaincre.
· Contraction
concentrique : le rapprochement des extrémités du muscle d’où un raccourcissement
musculaire.
· Contraction
excentrique : résistance à l’étirement. Exp : accroupissement ou freinage.
·
Contraction plyométrique (contraction après
étirement) : le mouvement d’impulsion à la suite d’un étirement se voie au
niveau des jumeaux.
III/
Diagnostique clinique :
1.
L’interrogatoire :
Il faut préciser les
circonstances accidentelles d’un traumatisme direct ou indirect.
a) Il doit permettre de définir les facteurs de
gravité tel que :
-
L’intensité de la douleur.
-
La perception d’une brouille tel qu’un
claquage ou craquement.
-
L’apparition rapide d’une tuméfaction ou
ecchymose.
-
Une importance fonctionnelle efficace ou
immédiate.
-
Un mouvement lésionnel à type d’étirement.
b) La recherche des antécédents :
-
Le P a-t-il subit une lésion musculaire
avant.
-
Le P a-t-il récidivé sur le même muscle.
-
Le P a-t-il subit une chirurgie ou un
traumatisme du membre concerné.
-
Le P a-t-il subit un état d’hydratation.
-
En présence de crampe ou courbature anormale
il faut rechercher un diabète, des troubles endocriniens et métaboliques tel
qu’une goûte.
2.
L’examen
clinique :
a) L’inspection :
Locale et régionelle à la
recherche d’une encoche, tuméfaction, ecchymose et attitude antalgique.
b)
La
palpation :
Prudente à la
recherche d’une induration, d’un point douloureux exquis, d’une contracture ou
une tension musculaire avec de ballottement.
Testing musculaire :
qui a pour objectif de localiser la douleur par un étirement passif et par un
mouvement de contraction contrarié prudent combiné à la palpation. On termine
par appréciation rapide de la musculature générale et de la statique du blessé.
Il faut 3 testes pour surveiller le sportif :
-
la contraction isométrique
-
l’étirement passif
-
la palpation
3.
Le
diagnostique lésionnel :
Il doit s’orienter vers :
* un tableau bénin c à d sans
lésion anatomique qui peut être :
q Une
crampe : contraction brutale douloureuse spontanément résolutive en quelques
minutes.
q
Une courbature : douleur musculaire qui
diffuse et survient de 12 à 24h après un effort inhabituel, elle peut durer de
2 à 3j.
q
Une contracture : contraction musculaire non
résolutive spontanément elle dure entre 5 à 6j.
* accident musculaire avec lésion anatomique :
q L’élongation
musculaire : correspond à une microdechirure dite le stade 1.la déchirure
partielle : stade 2
q La
déchirure complète : stade 3
q La
désinsertion musculaire : intéresse certains muscles : les jumeaux ou
les ischios, LPL, moy G fessier.
q Contusion
musculaire : bénigne ou grave suite à un accident extrinsèque à un tableau
d’élongation ou à une lésion grave ou il y a des déchirures avec une rupture
fibrineuse.
4.
Les
facteurs favorisant les LM :
a)
Les
éléments anatomiques prédisposant
:
Tel que :
- la raideur musculaire
constitutionnelle.
- une insertion aponévrotique et
tendineuse plus basse.
- la double innervation d’un
muscle.
b) Les troubles musculaires et
neuromusculaires :
Déséquilibre musculaire
entre muscles agonistes et antagonistes d’origine constitutionnel ou acquis.
c)
L’ínsuffisance
de réadaptation :
Elle peut être due à une
musculation et un allongement musculaire mal négocié.
d)
L’absence
d’échauffement :
- Les maladies intercurrentes
et poursuite de sport.
- Les troubles ioniques
- L’âge facteur limitant
- Mauvaise hygiène de vie,
mauvaise diététique, activité sexuelle mal conduite, manque de sommeil,
l’alcool, la drogue…
- L’utilisation de substance
dopante.
IV/ LES EXAMENS
COMPLEMENTAIRES :
v L’écographie
musculaire : doit être pratiquée entre le 2ème et 3ème jour,
elle pourra être répétée au cours de l’évolution de la maladie.
v La
radiographie standard : intéressante pour visualiser un arrachement d’une
insertion musculaire avec sa pastie osseuse. Elle pourra également montrer
l’association possible d ‘une fracture osseuse.
v L’IRM : examen demandé
exceptionnellement essentiellement pour les muscles profonds au niveau de la
fesse ou la racine de la cuisse.
Dans la majorité des cas
l’écographie est suffisante pour faire le diagnostique. Elle permet d’établir
le pronostique et de suivre l’évolution de la lésion.
V/ LES LOCALISATIONS LES PLUS FREQUENTES DES LESIONS
MUSCULAIRES :
1.
Les
ischios jambiers :
Le geste qui cause la
lésion :
- le sprint lors de l’attaque du talon ou à la poussé terminale.
- le choute : à synergie entre extension de la jambe et
flexion de la hanche.
La localisation des lésions au niveau du
muscle :
Soit au niveau du ⅓ sup.
à la suite d’une glissade provoquant une lésion par étirement de la zone
musculo-aponévrotique ou le ⅓ moy, c’est la lésion la plus classique, sa
gravité est difficile à apprécier et l’écographie est de fiabilité médiocre.
La lésion au niveau du ⅓
inf. surtout au niveau du biceps peut siéger à la jonction
musculo-tendineuse. Le diagnostique est facile mais le traitement est difficile
et l’évolution peut être très lente.
2.
Le
triceps sural :
La lésion siège à la base des
muscles jumeaux « tennis legg » elle se voie dans les sports de
détente (volley, basket, tennis.) Le diagnostique différentiel se pose avec la
rupture du tendon d’Aschyl ou avec la rupture vasculaire ou une phlébite
d’effort.
3.
Les
adducteurs :
Lésion fréquente lors de la
danse et lors des mouvements de grands écarts, football (mvt de tacle ou d’un
choute contré), fréquente au niveau du moy adducteur et du droit interne et
peut poser le diagnostique avec les pubalgies.
4.
Le
droit antérieur :
Lésion du footballeur par
excellence qui survient à la suite d’un démarrage brutal ou d’un choute. Elle
peut se voir chez les sprinters en rugby. Elle peut siéger soit au niveau du ⅓
sup, moy ou inf.
Les
localisations rares :
Lésion du couturier :
chez le footballeur, les abdominaux (football, tennis), biceps brachial,
triceps (haltérophile), court supinateur et rond pronateur (golfeur)
VI/ TRAITEMENT :
1.
Le
traitement immédiat sur le terrain :
- L’arrêt de l’activité
sportive suivi immédiatement de la cryothérapie qui faut installer pendant un ¼
d’heure et répéter plusieurs fois et la confection d’un bandage compressif
ainsi qu’un traitement médical basé sur les antalgiques et les
anti-inflammatoires locaux. Il faut éviter de masser le foyer lésionnel avant
au moins une semaine. Il faut effectuer un drainage à distance.
La physiothérapie n’a pas
d’intérêt au niveau du stade initial.
Le traitement médical doit
être prescrit par le médecin de l’équipe qui comprend les antalgiques, les
anti-inflammatoires non stéroïdiens, on peut utiliser une immobilisation
orthopédique dans certain cas particulier tel que la désinsertion du jumeau
interne oừ l’immobilisation doit être réalisée en équin. La chirurgie est
exceptionnelle elle réserve à quelques cas de rupture ou de désinsertion.
Le repos est en fonction de
la lésion. S’il s’agit d’une crampe ou d’une contracture ou courbature il est
de 2 ou 3 j. Déchirure (partiel ou totale) il est de 4 à 6 semaines.
Désinsertion ou rupture complète de 6 à 8 semaines après un acte chirurgical.
2. La rééducation et la reprise
sportive :
Cette rééducation doit
respecter la non-douleur car la lésion passe par plusieurs phases :
Phase
1 :
repos
Phase
2 :
remodelage qui a pour but d’éviter la formation d’une cicatrice fibreuse, elle
doit donc comprendre des contractions isométriques auxquelles on doit associer
des courants excito-moteurs à viser le drainage avec des modifications passives
en étirement.
Utiliser des ultrasons ou des ondes courtes ou de l’ionisation pendant
la 3ème phase : renforcement musculaire on passera avent
une contraction isométrique contre résistance, utiliser en association des courants
excito-moteurs de renforcement associé à une propriocéptivité en décharge puis
en charge.
Phase
4 : 3ème
semaine, réadaptation doit reprendre le travail moteur tout en introduisant
progressivement d’un travail spécifique du sport pratiqué.
Phase
5 :
reprise de l’entraînement : progressive, basée sur un entraînement
graduel.
Phase 6 : reprise
de la compétition : doit intervenir si les 5 phases ont été respectées, le
muscle a repris sa force normale, il est indolore. Les séances d’activité
sportive doivent être régulièrement précédées par un échauffement et un
étirement à viser préventif pour éviter de nouvelles lésions musculaires soit
au niveau du même muscle ou sur d’autres muscles.
Le pronostique :
Il est différent et dépend de la
nature de la lésion et de l’étiologie :
a) S’il
n’y a pas de lésion anatomique, la guérison peut être obtenue sans séquelles.
b) S’il y
a une lésion du muscle :
-
Si la lésion est bénigne (élongation), le
pronostique peut être bon si le traitement est bien respecté de même que le
repos.
-
Si la lésion est grave, le pronostique sera
en fonction de l’hématome ainsi que des complications.
VII/ COMPLICATIONS :
1.
Hématome
résiduel :
Il peut s’enquistrer au bout
de 3 à 4 semaines et comprimer un faisceau vasculaire, entraîner un syndrome
des loges et des troubles neurologiques. Il peut s’infecter s’il a été
ponctionné.
2.
La
myosite ossifiante :
Rare mais redoutable, la
douleur musculaire apparaît après 15 j et augmente d’intensité associée à une
chaleur locale. À l’examen on trouve une zone indurée. À l’écographie
on retrouve une zone calcifiée. La scintigraphie peut confirmer le
diagnostique du muscle ossifiant.
3.
Cicatrice
fibreuse :
Due à des adhérences
aponévrotiques qui sont la source de douleur séquéllaire.
4. Les récidives :
Dues à une erreur thérapeutique ou bien au
non-respect du délai
de repos avec absence de renforcement musculaire à une reprise précoce
de la compétition d’où la nécessité de respecter les 6 phases de traitement.